Le
Mont Pelée… en colère
1
Quand
les dieux
Sont
en colère
Et
le ciel noir
De
flammes
Au-dessus de la mer,
Quand
le phœnix
Renaît
de ses cendres,
S’abattant
sur
La
terre avec
Un
déluge de feu,
Aucune
aile ne
Traverse
plus les airs,
Aucune
paix ne règne plus.
.
Les
chants se sont tus.
Le
silence accable
Cette
terre jadis joyeuse.
Alors
S’installent
les ténèbres,
Venues
d’une lumière
Aveugle,
Creusant
la tombe
D’un
jour funèbre,
Etouffant
son cri
Qui
s’évanouit
Comme
un fantôme
Apparu
au cours
D’un
cauchemar…
2
Il
laissa une cicatrice
Dans
la terre, espérant
Que
la sève rencontrera
Une
racine profonde,
Pour
fleurir l’arbre
D’une
nouvelle saison,
Et
donner à l’homme
Une
vive raison…
3
D’espérer…
Le
Mont Pelée
- Saint Pierre Martinique
1
Le 8 mai 1902, venue d’une éruption monstrueuse,
un nuage de poussière épaisse et grise s’abattit sur la ville de Saint
Pierre ; Le mont Pelée était en colère… En quelques secondes la vie prit fin et au fur et à mesure tout fut
couvert d’une couche de cendres volcaniques ternissant l’éclat de cette belle
nature… obstruant le ciel… balayant le dernier rayon de soleil en le rendant
aveugle… et détruisit la ville entière…
La mer même charriait des vagues aux
cimes grises s’échouant sur les berges, noyant tous les navires amarrés au
port. Le désastre fut tel que rien ne resta épargné à Saint Pierre ; la
cathédrale s’effondra lourdement dans une dernière prière, ses tours basculèrent dans le vide dans un cri d’épouvante…
les maisons croulèrent sous la lave lâchée par le Mont Pelée devenu fou,
crachant toujours ses monstrueuses bouffées de nuées ardentes et fit couler sa
lave incandescente emportant tout sur
son chemin vers la mer, brûlant le Morne Vert et ses magnifique forêts,
palmiers, arbres exotiques et fougères
géantes qui avaient poussé au soleil éternel…
dont ne restaient que des
feuilles calcinées.
2
La chaleur suffocante déforma les
matières… faisant fondre l’œil de verre bienfaisant qui régnait jadis… La nature fit là une terrible démonstration de sa force implacable
contre laquelle les hommes restent démunis
et impuissants.
Son auréole se leva haut au ciel pour
s’abattre lentement, mortellement, sur toutes les âmes de Saint Pierre. Ils
furent 30000 mille à périr.
3
Au centre de la ville, un seul homme échappa
à la mort… ce fut un prisonnier « incarcéré »
dans sa prison minuscule d’épais murs de pierre qui lui sauvèrent la vie… Un
miracle presque, un échappé de la mort, un rescapé terrifié à jamais… pire que
la prison.
4
Le temps passa, l’homme, toujours
inlassable quand il s’agit de survivre, reconstruisit sa ville, éleva de
nouvelles églises pour prier encore et toujours aux vieux fantômes qui ne lui
furent d’aucune aide.
Et il survécut ; il plantait, il bâtissait
et revivait, pardonnant même au Mont Pelée sa fureur et s’en alla de nouveau
vivre sur ses flancs paradisiaques et traîtres.
Ainsi est l’homme, vivant avec le danger par atavisme, et le pire des
tueurs en colère !
5
Un siècle après, Saint Pierre ressemble de
nouveau à cette carte postale paisible qu’elle était avant… avant d’avoir vu
mourir 30000 hommes, femmes et enfants qui ne demandaient que vivre sur leur
belle terre, au milieu d’une nature riche, splendide , sur cette île qu’est la
Martinique !
A l’entrée de Saint Pierre, en venant de
Carbet, se dresse, bien en hauteur sur
la colline, une jolie vierge toute
blanche… elle doit surveiller le Mont Pelée à sa gauche… et protéger les
habitants et leur ville !
Jürgen Ehre- St. Pierre 25 juin 2013
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