samedi 28 décembre 2013

L’ESCLAVE...


 
 
L’ESCLAVE
.
Qui pense à moi,
Un homme enchainé ?
Je le fus et je le suis encore.
On m’a volé ma terre
Si riche, me récompensant
À coup de fouet…
.
J’ai la peau noire.
On méprise ma vie,
Et crache sur ma tombe.
On m’a saigné, s’est enrichi,
Me laissant dans la fosse
Comme un chien pourri….
.
Je n’ai jamais mérité
Un regard de compassion.
Le vol, ce fut votre seul passion.
L’homme blanc s’est hissé,
Grace à moi, sur mon cadavre,
Haut au mât, les voiles a mises,
Mon or chargé et jeté les dés,
Ma femme violée et moi castré.
Enchainé dans son rafiot
Avec tout ce que j’avais d’alors,
Traité comme nègre, pire qu’un chien,
Exploité avec haine de mépris pénétré…
.
Si je ne mourrais pas en mer
Où l’on me jeta aux poissons,
Sur vos terres je crevais,
M’incliner je devais.
Ma force et ma volonté furent brisées,
Damné comme le diable, assoiffé,
Des fers aux pieds et des mains,
Je fus trainé…
.
Si je cherchais à m’échapper,
Reprit, un pied me fut haché.
Fouetté au sang sans pitié ou larmes 
Par leur bonté et d’autres armes…
.
Lui le maitre, moi l’esclave,
Rien de rien, un os qui bave.
Mon feu éteint, ne servant plus à rien,
On me jeta dans la fosse
De haine peinte…
.
Né comme un homme,
Mort comme un chien,
Battu et abandonné
Comme tous les miens…
.
Nous n’avions pas d’âme ni sentiments,
Les maitres eux, exécrèrent le pardon.
 .
Le temps a passé, mais QUI pense à NOUS
Avec nos millions d’esclaves dans un trou ?
.
Silence on fait sur notre sort,
Car il y a des hommes
« Supérieurs » qui sont morts.
À eux on pense, on fait la fête,
On pleure, s’exclame, visage en larmes….
.
Jamais nos morts n’ont réclamé
Une prière, un chant, une seule pensée !
Vos cœurs si durs et détestables,
D’un commerce de morts vous êtes coupable !
.
Honte à vous et vos semblables
Qui pleurent seulement vos martyres.
Nous, les nègres, à vos yeux ne valent rien,
Même pas l’ongle du pire des chiens...
 
Allez, gardez votre Christ pour vous,
Clouez-le à la croix… pas NOUS!
.
Nous souffrons en silence, dignement.
Nos âmes ne sont pas mortes.
Faites commerce avec les vôtres
Et gardez pour vous… vos apôtres !
.
Aucune croix n’orne notre tombe.
Aucune fleur n’y poussera.
Aucun chant l’oreille n’y sonde.
Seul le vent nous balayer osera
De cette terre… La vôtre !
.
Un cri étouffé retentit dans la nuit,
Un homme enchainé apparait dans la Lune…
 
 
Œil von Lynx- 28 aout 2012

samedi 21 décembre 2013

Attends…



Attendre...

Ce jour qui
Ne reviendra pas,
Qui a chassé
La nuit et
Guidé tes pas…

Sur le sable chaud
De ta plage
Ensoleillée,
Gardant les
Traces dans
Le sable mouillé.

Une vague est venue
Les effacer,
Emportant un
Coquillage
Dont l’éclat nacré
Sur l’eau a dansé…


J.E. 21/12/2013

vendredi 20 décembre 2013

Dans ton regard...




Dans
Ce regard
Masqué,
Ton âme
Vagabonde.
Tes lèvres
D’or
Esquissent
Un doux
Sourire
De cendres
Désormais…

Au miel
Se mêlaient
Des perles
Sur ton
Visage
Surpris...

Douceur
De l’amour
Un jour

Promis ...

J.E. 20/12/2013

jeudi 19 décembre 2013

Par ces plumes...



Par ces
Plumes
Tu deviens
Oiseau.
La fête
T’habite
À jamais.
La gaieté
Te sourit.
Ton âme
Rayonne
De joie
Quand tu
Ouvres tes ailes…
Vers  
Des horizons 
Inconnus.

Toi
Qui mesure
Toute destinée,
Quand  
Tu survoles
La mer
Jusqu’aux
 Confins étendus…



J.E. 19/12/2013

lundi 16 décembre 2013

Des perles...



Des perles
Pour
L’éternité
Pareront
Ta face.
Aucun
Destin
N’a pu
Te
Les enlever…


J.E.16/12/2013

vendredi 13 décembre 2013

Loin de...



Loin de
Perdre
La vie,
Les braises
De ton
Cœur
Continueront
D’attirer
Cette flamme
Qui t’habitait…


J.E.13/12/2013

dimanche 8 décembre 2013

Mille étoiles dansaient...






Mille étoiles
Dansaient
sur ton corps
à l’abri de
La lumière
Impétueuse.
La force de
Ta couleur
Faisant écran
Au jour.
La nuit
Venait vite
Te prendre
Dans ses bras…


J.E. Paris 08/12/2013

dimanche 1 décembre 2013

Le Léviathan...



Le Léviathan

1


Quand il fit surface, couvert d’écume et d’étincelles de feu, il voyait les diables danser sur la lave chaude qui s’écoulait du cratère béant   crachant nuage sur nuage vers le ciel déjà obscurci. Un vent tenace et furieux emportait  les cavaliers de l’apocalypse qui galopaient au-dessus de l’île à une allure effrénée. Leurs sabots crachaient des étincelles enflammant tout sur leur chemin… embrasant la végétation qui avait cessée d’être une divinité et la beauté éternelle de cette terre… noyant les somptueuses forêts dans un crépuscule sans fin…

2

Une pluie de cendres couvrit les sommets les plus fiers, la verdure jadis la plus flamboyante, la plus saturée, masquait l’eau d’une surface glauque ressemblant à une mare nauséabonde. Déjà les animaux s’étaient enfuis, quelques coups d’ailes solitaires battaient encore dans le ciel noir cachant l’horizon d’un mur gris impénétrable et menaçant !


La mer grondait. Le Léviathan retenait sa respiration, puis... de ses larges narines ressortait l’écume des vagues qui l’avait pénétrée en se ruant sur lui… lui qui osait regarder ce spectacle funèbre qu’il avait lui-même provoqué ! Sa gueule monstrueuse poussait un cri affreux, ses yeux injectés de sang avaient l’air terrifiant !

Les vagues montaient encore et encore pour se jeter avec toute leur force contre les berges en feu ; à leur encontre une fumée épaisse montait comme un gésir vers le ciel, s’évaporant avec des cris stridents.

L’horrible spectacle dura déjà un certain temps jusqu’à ce que le dernier navire coulât dans un sifflement infernal, gargarisant et crachant des bulles, enseveli sous les vagues et disparaissant à jamais !

3

Le Léviathan fit une grimace de mépris, il savait, lui, il avait prévu ce naufrage sur mer, cet anéantissement de la terre par les éléments en colère, l’échéance était venue, le glas avait sonné. La nature avait lâché l’immonde bête, celle qui dormait et dort toujours, invisible de tous, mais qui se réveille de son long sommeil traître afin de régner, fou de terreur, sur le monde assoupi, ce paradis terrestre où l’homme se croit à l’abri ! 

Le monstre décide pour nous, nous qui ne savons rien, qui ne prévoyons nul événement !

De toute sa force, sans égard aucun, pur comme toute nature brute dans ses agissements où l’homme ne compte pas, n’est rien qu’une poussière consciente mais pas assez pour l’éviter ; on lui concède juste de vivre le temps qui lui est compté. Cette bête surhumaine n’épargne rien ni personne, ne connait  ni pitié ni sentiment, elle est pure énergie en action, immanence implacable dans sa décision de se montrer, de détruire ou de créer, imprévisible dans ses apparitions, dans son appétit bestial subite et totalement destructeur !

4

Pourtant, après son passage, la nature se relève oubliant chaque anéantissement, chaque catastrophe, car elle est la nature même, elle est la plaie et la cicatrice; son paradoxe n’est qu’une respiration, comme l’homme inspire et expire, ainsi vit et existe cette bête étrange qu’est la nature, tantôt ange, tantôt démon; c’est ce qui la fait vivre et  l’homme aussi…

Une tempête terrible se leva à l’horizon et vint balayer la terre, mordant la surface de ses dents pointues, léchant la mer goulûment en avalant l’écume des vagues furieuses, plongeant même jusqu’aux profondeurs des eaux pour y déloger le Léviathan, qui, prudent, s'enfonça rapidement et s‘échappa, laissant derrière lui et au-dessus de lui, cette menace danser jusqu’à l’épuisement !...

5


Timide encore, un premier rayon de soleil osa se montrer… avançant prudemment son long faisceau pour réchauffer la terre meurtrie… un grognement sourd se fit entendre… et quelques part les battements d’un cœur commençaient… de plus en plus fort… à rythmer la vie !


Œil von Lynx 01/12/2013

jeudi 28 novembre 2013

Jamais je ne pensais...




Jamais
Je ne pensais
Qu’un jour
Viendra
Où la vie
Dans la mort
Basculera ;
Ce néant
Effrayant
Qui appelle
Les âmes
Errantes.
Il les happe
De sa grande
Gueule,
Exécute
Ton destin
À peine vécu
et...
Un tas
De cendres
Reste
La preuve
De
Notre existence
Que le vent
Saura porter
Au-delà
De notre vue.
Bientôt perdue.
Depuis le début…

.

Jürgen Ehre 28 nov.2013

mercredi 27 novembre 2013

Ton visage est un paysage...






Ton
visage
Est un
Paysage.
Une main
Dessine
Les contours,
Imprégnée
De lumière
Qui éclate
Au grand jour.
.
Sous la pluie
Ruisselante
Les reflets
Se font verts,
La tempête
Rend
Pourpre
Des étincelles
Sur ta
Paupière.
.
Ta bouche
En or
Ou en noir,
Laquée rouge
Comme  
Tes ongles.
.
Quand ta peau
Change
De couleur
Tu es belle
Comme
Salamandre
Qui descend
Du manguier
Sur ta main
.
Se reposer...


Jürgen Ehre 27 nov.2013