La lave
Au ciel furieux
Montait le cri
Blanc et noir,
Désespéré…
Force jaillissante
De cette montagne
Grognant dans
Ses entrailles
Où le feu farouche
S’attisait pour
Aller perdre les
Âmes sur terre…
.
Ses flancs tressaillirent
Une dernière fois et
libéraient cette force
Destructrice, immonde,
D’une beauté féroce.
Langage de la nature,
Jamais apprivoisée,
Libre d’agir à sa guise,
De créer ou détruire
Ce qui lui plaît…
.
Nuages monstrueuses
De cendres incandescentes
Qui s’abattirent sur
Cette terre, ce paradis
Saturée d’or et d’étincelles
De bonheur, les chemins
Tracés disparurent même.
L’obscurité se fit partout.
La terre rougit en un instant.
Les corps devinrent pierres…
.
Au loin, la mer regardait
D’un œil glauque et torve,
Jetant Inlassablement
Ses clapotis sur les berges
Comme une moue dédaigneuse.
Elle avala cette lave brûlante,
Bûcher hurlant de douleurs
Qui se noyait dans ses flots.
Elle poussait à peine un soupir,
Elle savait déjà…
Et
La nuit jeta son drap noir
Sur ce jour funeste…
.
Jürgen Ehre 10 oct 2013